De Bangor à Port Ellen les 7 et 8 juin








Pour la soixantaine de milles à parcourir pour atteindre Islay, donc a priori une douzaine d'heures, et compte tenu des contraintes de courant dans le North Channel, une étape d'une traite dans une journée n'est pas possible. Donc départ le 7 au soir à l'heure ad hoc pour benéficier au mieux du jusant (le North Channel se vide par le nord). De ce point de vue, ce fut une réussite puisque l'étape n'aura duré que 9 heures avec des pointes à plus de 9 noeuds sur le fond entre Rathling Island el le Mull of Kyntire.

Ce qui l'aura été beaucoup moins, c'est de se retrouver encore avec un vent trop faible (surtout quand la vitesse de courant se soustrait à celle du vent) et pile dans l'angle mort de la combinaison GV+génois, tangonné ou non (refrain: la nuit pas de spi) et du coup l'essentiel se sera fait au moteur. D'autant que lorsque la combinaison voiles+moteur fait avancer à un peu plus de 5 noeuds, il est "douloureux", et donc insupportable, de redescendre entre 3 et 4 noeuds sous voiles seules. La dernière heure a offert le plaisir d'une bonne glisse par vent de travers sur mer plate, pour arriver, encore une fois, sous une grisaille humide et brume sur les hauteurs, signature caricaturale du climat écossais, même si celui d'Islay est considéré comme beaucoup plus clément que les autres Hébrides. C'est dire!

A part cela, force est de constater une fois de plus que, contrairement à ce que d'aucun affirme, les navires commerciaux se détournent bien pour passer derrière, et que surtout il ne faut pas ralentir en pensant les laisser passer devant! Et pour la première fois Ilanoo (prononcer ilaneau) s'est fait appeler sur la VHF par l'officier de quart d'un cargo pour tancer "celui" dudit Ilanoo en train de remonter à contre sens le rail descendant du DST entre l'Irlande et l'Ecosse.